Citation:Sacrum - obraz i funkcja w społeczeństwie średniowiecznym, red. Aneta Pieniądz-Skrzypczak, Jerzy Pysiak, Warszawa 2005, s. 281-303.
ISBN:83-235-0071-1
Abstract:
En 1239 et en 1241 Saint Louis procéda à la translation de la Couronne d ’Épines et de la Vraie Croix à Paris; par la suite les reliques furent déposées dans la nouvelle chapelle palatine à Paris, la Sainte-Chapelle, consacrée en 1248. Cet acte de la dévotion royale à la mémoire de la Passion, s’inscrivant aux courants de la spiritualité du XIIIe siècle, n ’en était pas moins un acte politique et novateur, visant à souligner la similitude du roi de France avec le Christ-Roi et à renouer avec la légende carolingienne. Les instruments de la Passion furent considérées par le roi et par les intellectuels du milieu ecclésiastique et curial comme les insignes de la royauté du Christ, confiés désormais par la volonté de Dieu au roi de France, l’image terrestre du Christ. Pendant la fête liturgique en l’honneur de la Couronne d’Épines instaurée conformément à la volonté du roi, et le Vendredi
Saint, Louis IX officiait dans son palais l ’ostension de la Couronne d’Épines et de la Vraie Croix à ses sujets, comme, prétendait-on à l’époque, faisaient avant lui Charlemagne à Aix-la-Chapelle et Charles le Chauve à Saint-Denis. Indubitablement, ce nouveau rituel donnait une ampleur nouvelle et durable à la notion de la royauté sacrée en France. En 1247 Henri III Plantagenêt offrit à l ’abbaye royale de Westminster le Précieux Sang du Christ, concédé
au roi par le patriarche de Jérusalem. À l ’instar des cérémonies parisiennes, le roi d ’Angleterre, désireux lui aussi de mettre en relief la sainteté de sa fonction royale, porta lui-même, entouré des évêques et du clergé formant la procession, la relique à l’abbaye. Mais, malgré les efforts d’Henri III et des hauts personnages del’épiscopat anglais la translation fut un échec. Les indulgences accordées à la demande du roi par les évêques n’attirèrent pas les pèlerins au Précieux Sang de Westminster qui ne sut pas rivaliser avec le chef lieu des pèlerinages en Angleterre médiévale - la tombe de saint Thomas Becket à Cantorbéry. Tandis qu’en France, jusqu’à la fin du Moyen Âge, la fête liturgique en l ’honneur de la Couronne d’Épines fut observée par le clergé et les laïcs de la province ecclésiastique de Sens, ainsi que par les Ordres cistercien et dominicain, le Précieux Sang de Westminster n’anima point un intérêt semblable: il ne joua aucun rôle dans la vie religieuse de l’abbaye. L’échec de la vénération du Précieux Sang de Westminster, comme celui du culte de saint Édouard le Confesseur, tous deux lancés par HenriIII, paraît donc résulter du rejet par les milieux ecclésiatiques, ainsi que par les élites laïques du royaume d’Angleterre, de l’idée de la royauté sacrée anglaise, proposée par Henri III.